Aung San Suu Kyi
Aung San Suu Kyi est née en 1945 à Rangoon dans une famille déjà fort encrée dans l’univers politique. Son père est un héros de l’indépendance birmane et sa mère est diplomate. Elle a deux ans lorsque son père est assassiné. Enfant, elle suit sa mère qui reçoit un poste d’ambassadrice à New-Delhi. Elle part ensuite étudier l’économie, la philosophie et les sciences politiques à Oxford, en Angleterre. En 67, elle obtient un poste à New-York en tant que secrétaire à l’Organisation des Nations Unies. Cinq ans plus tard, elle se marie avec le britannique Michael Arris, avec qui elle a 2 enfants.
Son parti
En 1988, sa mère est en fin de vie et elle retourne en Birmanie pour s’occuper d’elle. Elle se rend vite compte de la situation désastreuse de son pays sous l’emprise de la junte militaire.
Fortement inspirée par les actions non violentes de Gandhi et de Luther-King, elle entreprend la création d’un parti : le LND (=Ligue Nationale pour la Démocratie) et en devient la secrétaire générale. Ce dernier entreprend des actions de désobéissance civile et appelle les citoyens à la grève générale.
Son arrestation
Cependant, la junte ne l’entend pas de cette oreille. Inquiété par la montée en popularité de ce mouvement démocratique, ils décident en 1989 d’enfermer Aung San Suu Kyi dans une résidence surveillée. L’année suivante, les élections birmanes ont lieu sous la pression du peuple et le LND gagne haut la main avec 80% des votes. La junte ne valide pas les résultats.
Son emprisonemment
En 1991, Aung San Suu Kyi reçoit plusieurs prix dont le prix Nobel de la paix. Plusieurs fois, la junte propose de lui rendre sa liberté mais elle refuse car elle sait qu’en conséquence elle ne pourrait plus jamais revenir en Birmanie. Elle reste courageuse et ne change pas de décision pour l’avenir de son pays. En 1995, on la libère de la résidence mais lui interdit toujours de quitter le pays. Son mari, atteint de cancer, demande de venir la voir une dernière fois mais on lui refuse. Il meurt quatre ans après et elle n’a pas le droit de voir ses enfants restés au Royaume-Uni.
Elle est replacée en détention surveillée en 1996 car elle tente d’avoir des réunions politique avec son parti. Le début des années 2000 est ponctué de nombreuses manifestations à travers le monde et d’une pression de l'ONU pour sa libération. Elle est libérée en 2002 mais manque de se faire assassiner par des complices du régime, qui réussissent à tuer quelques membres du LND. La junte fait passer cet incident pour une querelle entre les partis opposants et en profite pour l’enfermer à nouveau.
Sa libération
Elle est enfin libérée officiellement et sans condition en 2010. Après 21 ans d’emprisonnement, elle en profite pour faire une tournée européenne et se rend à Oslo récupérer son prix Nobel. En 2012, le LND est élu et elle devient députée au sein du Parlement birman.
Son pouvoir
En 2015, elle souhaite participer aux élections législatives afin de devenir présidente mais n’en a pas l’autorisation à cause de la Constitution birmane. Cette dernière stipule qu’on ne peut se présenter aux élections si on est marié à un étranger. Au final, c’est l’un de ses proches Htin Kyaw qui devient président. Ce qui n’est pas plus mal car il la nomme conseillère d’état et porte-parole, statuts à partir desquels elle possède de nombreux pouvoirs jusqu’en 2020.