Fatima Mernissi
Fatima Mernissi nait en 1940, à Fès, dans un harem domestique. Elle y est entourée de femmes illettrées de sa famille où la solidarité et l’entraide féminine règne. Elle fait son éducation dans une des premières écoles mixtes du Maroc puis suit des études de lettres à Rabat. C’est une élève assidue, toujours en quête de savoir. Une fois son cursus terminé, elle part à la Sorbonne en France, puis aux États-Unis pour étudier la sociologie, où elle obtient un doctorat en 1974.
Sa réflexion
Elle écrit une thèse « Beyond the Veil » où elle traite des différences de perception des droits et de la sexualité de la femme entre le monde occidental et musulman. Dans les années 80, elle retourne au Maroc et enseigne la sociologie à l’Université Mohammed V de Rabat. Elle est aussi professeur invité à l’Université d’Harvard et de Californie.
C’est durant cette période qu’elle se lance dans l’écriture de ses premiers livres dont « Le harem politique » paru en 1987. Elle y dénonce l’absence du rôle de la femme dans la sphère économique et politique marocaine. Le livre fait polémique et sera interdit dans son pays.
Son engagement
Son récit autobiographique « Rêves de femmes, une enfance au harem » sort en 1998 et est un véritable best-seller. D’abord écrit en anglais, il sera traduit en 25 langues. Parallèlement, elle milite en rentrant dans des associations promulguant le droit des femmes à l’éducation et anime des ateliers d’écriture ouverts à tous. Elle voyage également à travers le monde, où elle débat et démontre que l’Islam est une religion favorable à l’égalité homme-femme.
Fin de vie
En 2003, elle reçoit le prix Princes des Asturies de littérature, équivalent du Prix Nobel en Espagne. Puis, neuf ans plus tard, elle est la seule femme marocaine figurant parmi les 100 femmes les plus influentes du monde arabe selon le journal britannique The Guardian. Fatima Mernissi meurt en 2014, à Rabat au Maroc. De nombreux hommages lui seront fait pour son travail minutieux et engagé.